Les 11 000 sauveteurs bénévoles de terrain sont coordonnés par un président bénévole local. Ils bénéficient de l’accompagnement quotidien du siège et de ses 130 salariés. Ceux-ci sont soutenus par quelques cadres bénévoles spécialisés dans leur domaine d’activité.
Localement, les Sauveteurs en Mer disposent des compétences et de l’expérience de cadres bénévoles pour des accompagnements d’ordre technique, administratif, logistique, financier et de communication.
Gouvernance de la SNSM
La SNSM constitue une entité juridique unique. Cette association loi 1901 est dirigée par un président bénévole, élu par le conseil d’administration parmi ses membres, pour un mandat de 6 ans renouvelable.
Une équipe, composée de salariés et de bénévoles, répond aux besoins administratifs, financiers, techniques, logistiques des bénévoles impliqués dans le projet associatif. L’ensemble de ces services est placé sous la direction du président et du directeur général de la SNSM.
Le conseil d’administration de la SNSM
Le conseil d’administration est composé de 28 membres : 21 membres élus pour un mandat de 6 ans, et 7 membres désignés par les ministères de tutelle (secrétariat d’État en charge des transports et de la mer au sein du ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, ministère de l’Intérieur ; ministère des Armées ; ministère des Sports ; ministère de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique).
Un comité directeur (CODIR), émanation du conseil d’administration, est chargé de conseiller le président dans l’élaboration des orientations stratégiques et les prises de décision.
Les délégations départementales
Un délégué départemental est présent dans chaque département côtier et territoire ou département d’Outre-mer. Les 26 délégués départementaux sont nommés par le président, après avis des inspecteurs généraux concernés. Ils ont une fonction de représentation du président de l’association auprès des autorités régionales.
Charnières essentielles entre le siège et les structures locales, ils ont un rôle central : coordination de la vie associative, des entraînements, animation, communication interne et externe, contrôle et suivi dans tous les domaines relevant de l’activité des stations et CFI.
Les commissions et comités
Les comités organiques
- Le comité des finances se réunit avant chaque Conseil d’administration afin d’analyser la situation financière de l’association et d’étudier toute question ayant une incidence sur les équilibres financiers de la SNSM.
- Le comité juridique suit les affaires contentieuses et appelle l’attention de la gouvernance sur toute situation exposant l’association à un risque juridique.
- Le comité consultatif des bénévoles permet au Conseil d’administration de recueillir l’avis des bénévoles préalablement à la mise en œuvre des réformes et projets nouveaux.
- Le comité médical, composé de médecins référents auprès des délégués départementaux, apporte une expertise et propose les évolutions nécessaires à la prise en charge des blessés dans le cadre des interventions de sauvetage, des évacuations et des transports sanitaires, mais également en ce qui concerne les sujets relatifs à l’aptitude médicale des sauveteurs ou à la préservation de leur santé dans le cadre des interventions de sauvetage.
- Le comité des risques dresse une cartographie des risques pour l’association, évalue leurs impacts, leurs probabilités d’occurrence et d’échéance. Il propose des actions préventives au Conseil d’administration.
- Le comité des adhésions instruit les demandes d’adhésion, de renouvellement d’adhésion ou de démission, et arrête chaque année la liste à jour des membres actifs de l’association, en vue de l’assemblée générale.
- Le comité des récompenses analyse les propositions de récompenses et leur gradation. Elles sont exprimées par l’ensemble des présidents des stations de sauvetage, les directeurs des centres de formation et d’intervention, ainsi que les délégués départementaux.
- Le comité de prévention et de résolution des conflits contribue à une résolution juste et harmonieuse des conflits qui peuvent naître au sein des équipes bénévoles et qui n’ont pas trouvé de résolution lors d’une médiation à l’échelon local ou départemental.
Les commissions à caractère technique
- La commission de la formation s’assure de la pertinence des parcours et des contenus des formations proposés aux sauveteurs, au regard de leurs compétences et des caractéristiques des interventions de la SNSM.
- La commission de la flotte et des infrastructures a pour mission de définir, pour les soumettre à l’approbation du Conseil d’administration, les caractéristiques de la flotte de sauvetage afin qu’elle réponde au juste besoin de nos interventions, garantisse la sécurité des sauveteurs comme des personnes secourues et que sa maintenance soit facilitée, compte tenu de la complexité croissante des équipements embarqués.
- La commission des audits arrête la liste de la trentaine de structures locales qui feront l’objet d’un audit dans l’année par un groupe d’auditeurs bénévoles, sous la responsabilité du trésorier national.
- La commission sécurité participe à l’analyse des retours d’expérience (RETEX) à la suite d’incidents ou accidents, émet des avis sur les documents en cours d’élaboration en lien avec la sécurité et contribue à la démarche de prévention de la SNSM.
- La commission tenue et équipement concourt à la préparation des orientations et décisions dans le domaine des tenues des équipages et de leurs équipements de sauvetage et de survie, en entraînement et en intervention. Elle exprime un avis sur les nouveaux équipements en service et leur utilisation. Elle suit la mise en place de référentiels. Elle est force de proposition pour des projets de tenues et d’équipements innovants.
Les services du siège de la SNSM
Le siège de la SNSM est situé à Paris, au 8 cité d’Antin, dans le 9e arrondissement. Il centralise les services permettant le bon fonctionnement de l’association.
Le Pôle national de formation de Saint-Nazaire et le Pôle de soutien de la flotte de Saint-Malo font partie du siège.
L’évolution de la SNSM et la plan de développement « Cap2030 »
Les stations de sauvetage de la SNSM sont nées au XIXe siècle de la seule volonté de bénévoles qui résidaient sur les côtes du littoral. Historiquement composée en grande part de sauveteurs souvent retraités, issus des professions maritimes et portant secours principalement aux pêcheurs en difficulté en mer, la SNSM voit aujourd’hui s’engager des bénévoles plus jeunes, majoritairement actifs et provenant de tous les horizons socio-professionnels. Les bénéficiaires de leurs actions sont essentiellement des plaisanciers et pratiquants d’activités nautiques, et des estivants qui, par millions, fréquentent chaque été le littoral et les plages, sous la surveillance de nos nageurs sauveteurs. Cette évolution requiert de savoir répondre à des enjeux nombreux : modernisation et renouvellement de la flotte de sauvetage, formation des sauveteurs, progression des équipements de sécurité, renforcement de l’accompagnement des services centraux.
Il a fallu, dans un premier temps, trouver les ressources financières garantissant la pérennité de l’engagement des bénévoles de la SNSM, et préserver son efficacité comme son efficience. Après une phase de dialogue de plusieurs années, l’État – premier responsable du sauvetage – a porté sa contribution annuelle à 10,5 millions d’euros et prévu d’affecter à la SNSM 5 % de la future taxe sur les éoliennes en mer.
L’institution d’une Journée nationale des Sauveteurs en Mer, l’attribution du label Grande cause nationale 2017 au sauvetage en mer et l’amplification de nos investissements en communication et développement ont permis d’étendre la notoriété de l’association de façon significative, de tripler le nombre de donateurs particuliers et d’initier de nouveaux partenariats avec des entreprises mécènes. À la fin de l’année 2019, la SNSM comptait ainsi plus de 150 000 donateurs et avait collecté plus de 24 millions d’euros auprès du public et des entreprises.
Cet accroissement des ressources publiques et privées a offert les moyens de préparer les étapes indispensables à l’intensification du soutien des bénévoles, dont le temps disponible est de plus en plus contraint, chacun souhaitant légitimement préserver le meilleur équilibre entre vie professionnelle, vie familiale et engagement associatif.
Les sauveteurs sont désormais dotés d’équipements individuels de sécurité modernes et performants, adaptés aux spécificités de nos activités.
Améliorer le soutien de la flotte
Une nouvelle flotte de sauvetage verra le jour en 2021, avec la mise à l’eau des premières têtes de série d’une gamme de six bateaux qui répond à nos exigences de sécurité et d’efficacité. Dans les prochaines années, ce sont ainsi près de 100 millions d’euros qui devront être investis grâce à l’aide des donateurs particuliers, des entreprises et des collectivités territoriales.
La nouvelle flotte et un nouvel atelier de réparation – le Pôle de soutien de la flotte (PSF) –, inauguré à Saint-Malo en 2018, ont été l’occasion de repenser le modèle de soutien, avec la mise en place d’un système de suivi informatisé par lequel les sauveteurs disposent de l’ensemble des documentations techniques et réglementaires de leurs navires, gèrent leurs plans de maintenance,
commandent des pièces de rechange au PSF – dont le magasin ne cesse d’accroître son activité – et suivent les pannes et incidents touchant de mêmes modèles de navires, pour les retours d’expérience et les évolutions nécessaires de matériels.
Former les sauveteurs, un enjeu stratégique
Depuis toujours, la formation des sauveteurs se déroule dans les stations de sauvetage, par compagnonnage des nouveaux par les anciens. Si le compagnonnage est – et restera – la pierre angulaire de la formation des sauveteurs, il tend à montrer ses limites dans un environnement toujours plus exigeant, plus judiciarisé, a fortiori dans d’un contexte où les trois-quarts des sauveteurs proviennent de professions autres que maritimes.
La création d’une Direction nationale de la formation (DNF), en 2009, a posé les bases de parcours de formation structurés. En quelques années, la DNF s’est étoffée pour intégrer la formation des patrons d’équipage, des formateurs, des plongeurs autonomes, des pilotes d’embarcations rapides, des nageurs sauveteurs affectés sur des plages à forts courants et fortes vagues, etc. Des référentiels de formation de niveau très professionnel ont été mis au point par des groupes de travail majoritairement composés de sauveteurs et de formateurs bénévoles expérimentés. Un module de formation de base des équipiers embarqués, complément essentiel au compagnonnage, commence à être déployé au plus près des stations de sauvetage.
Collégialité et démocratie
Ces évolutions-clés ont eu pour conséquence l’augmentation du nombre et de l’incidence des décisions prises par les organes centraux – conseil d’administration et siège parisien. Mais la SNSM est une association, pas une entreprise. Les membres bénévoles qui siègent en assemblée générale en sont les seuls « actionnaires ».
Le drame du 7 juin 2019, aux Sables d’Olonne, qui a vu périr en mer trois sauveteurs bénévoles, a provoqué une émotion considérable. Le Président de la République a rendu un hommage national aux sauveteurs disparus et rescapés, le Gouvernement s’est attaché à accentuer son accompagnement, le Sénat a mis en place une mission d’information.
Consultés par le président Emmanuel de Oliveira, les bénévoles ont largement approuvé les principales orientations qui seront discutées en assemblée générale et mises en œuvre pour les dix années à venir. Ils ont redit de façon claire leur attachement à l’association nationale SNSM, personne morale une et indivisible. Ils ont, en revanche, souligné l’importance d’un élargissement significatif de la base des membres appelés à voter en assemblée générale – quand seuls les présidents des stations et directeurs des centres de formation le peuvent aujourd’hui – et d’une plus grande collégialité dans la préparation des décisions prises par le
conseil d’administration, au sein duquel ils souhaitent une meilleure représentativité des bénévoles issus des structures locales, au-delà donc de la moitié des membres du conseil, comme c’est le cas actuellement.
Les sauveteurs aspirent à une meilleure reconnaissance de leurs actions, de leurs compétences et qualifications, par la SNSM elle-même, par l’État et par le grand public. Ils demandent un soutien accru en formation, au plus près de leurs implantations locales, pour leur permettre d’exercer leurs missions en confiance, et un renforcement de l’appui technique, particulièrement dans le contexte actuel de transfert par l’État aux armateurs de la responsabilité de la sécurité des navires.
Vers une gouvernance plus démocratique
La SNSM va donc réviser ses statuts, et en particulier la composition de son assemblée générale et de son conseil d’administration, afin de répondre à ces attentes, qui fondent la vie démocratique de notre association.
En parallèle, le nouveau plan de modernisation Cap 2030, qui touche aux questions opérationnelles, au soutien technique et à la formation comme à l’organisation de la prise de décisions, sera discuté dans les mois qui viennent. L’ambition est de préparer la SNSM pour les dix prochaines années.
Organisation apprenante, la SNSM est vivante et sait s’adapter aux évolutions de son environnement. Les enjeux de préservation de ce modèle bénévole d’exception sont multiples et nécessitent le concours de tous : des sauveteurs eux-mêmes, pour prendre ensemble les meilleures décisions pour leur avenir, de l’État et des collectivités territoriales, dans leurs rôles, et des donateurs, particuliers comme entreprises, sans lesquels cette belle aventure au service de la sécurité de tous ne saurait perdurer.
Statuts de l’association des Sauveteurs en Mer – Société Nationale de Sauvetage en Mer
Vous trouverez dans le PDF ci-dessous les statuts approuvés par arrêté du ministère de l’Intérieur le 8 février 2022.